Trois études de cas présentent l’évolution passée et prévisible de l’habitat forestier des grands singes près de routes qui ont été considérablement aménagées entre 2001 et 2014, et une autre étude de cas ne portant pas sur ces animaux concerne les forêts tropicales péruviennes où les primates sont en grande abondance. Les trois premiers sites, deux dans le Nord de Sumatra (Indonésie) et un dans l’Ouest de la Tanzanie sont peuplés par quatre sous-espèces de grands singes.
Les recherches montrent qu’une planification adéquate pour éviter les zones critiques, une surveillance régulière de l’état de la forêt ainsi que des actions de conservation supplémentaires sont nécessaires pour diminuer les effets négatifs des routes sur l’habitat des espèces sauvages. Des moyens simples, mais efficaces, de détection et de mesure de la réduction de la superficie forestière peuvent être employés par les gestionnaires de ressources pour surveiller la construction des routes autorisées et le changement d’utilisation des sols qui en découle, et mettre un terme au défrichement de zones de forêt contiguës pour créer des routes dans l’illégalité.
Par ailleurs, la conception routière doit intégrer la question de l’accès aux zones naturelles permis par les voies ne pouvant être déviées. Même si une route n’entrave pas les déplacements des grands singes, elle induit la conversion de la forêt, auparavant inaccessible, en faveur d’autres usages du sol, ce qui risque de décimer les populations résidentes de grands singes, comme cela a été le cas pour les chimpanzés de l’Ouest de la Tanzanie.