Le trafic de grands singes et d’autres animaux en voie de disparition a suscité de nombreux échanges sur les stratégies et politiques à adopter parmi les pays sources et destinataires, les donateurs et les organisations de conservation, comme l’attestent les déclarations faites à l’occasion de congrès internationaux récents sur le commerce illégal des espèces sauvages.
Ces discussions ont débouché sur un consensus autour de quatre grandes stratégies pour lutter contre ce trafic : faire baisser la demande en produits illégaux, mettre en œuvre des cadres juridiques efficaces, renforcer la répression, encourager la participation de la population. Les trois dernières stratégies sont particulièrement utiles pour renforcer la protection des grands singes et freiner la chasse et le commerce illicites au début des chaînes d’approvisionnement dans les pays de leur aire de répartition.
Pour ce qui est du trafic, les habitants des régions concernées sont généralement impliqués dans les premiers maillons de ces chaînes, qui peuvent être constituées de réseaux très complexes de chasseurs, de revendeurs et de trafiquants. Il s’agit cependant le plus souvent d’une implication opportuniste et non organisée, liée notamment à la pauvreté, à des motivations économiques ou culturelles, à un ressentiment vis-à-vis des injustices supposées dues à la conservation, et à des facteurs sociaux, historiques ou politiques. Les approches qui prennent en compte ces facteurs propres au contexte particulier et y apportent une réponse sont essentielles pour éradiquer le trafic à sa source.