La chasse des grands singes n’est pas une menace nouvelle. Ce qui est nouveau, cependant, c’est son ampleur, malgré l’interdiction dont elle fait l’objet dans l’ensemble des pays de leurs aires de répartition, ainsi que la régression dramatique des populations.
On tue les grands singes pour leur viande et certaines parties de leur corps, pour protéger les cultures et les biens d’une menace réelle ou supposée, se sentir davantage en sécurité ou pour les loisirs ou encore pour prendre leurs petits en vue de pourvoir le trafic d’animaux vivants. Celui-ci fournit des grands singes comme animaux de compagnie, pour servir l’industrie du tourisme — notamment pour proposer des photos avec un grand singe — ou pour intégrer des zoos, des parcs d’attraction et d’autres lieux de divertissement.
La chasse est l’une des principales causes de l’extinction des grands singes sauvages, car elle vient exacerber d’autres facteurs y contribuant, tels que leur taux de reproduction généralement faible et le temps nécessaire pour atteindre l’âge adulte. La chasse peut avoir des conséquences à long terme pour les grands singes qui survivent, notamment des blessures et des effets psychologiques et socioécologiques.
Sur le plan local, le recul des effectifs ou l’extinction d’une population peuvent compromettre la dissémination des graines, essentielle au maintien de la diversité des espèces ligneuses et de la santé des écosystèmes. De plus, la chasse entraîne l’exposition des chasseurs ainsi que des autres grands singes à des maladies, avec à la clé de graves conséquences pour la santé publique.
L’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) ayant classé toutes les espèces de grands singes dans les catégories « en danger critique » ou « en danger » (à l’exception du « vulnérable » hoolock d’Orient Hoolock leuconedys), leur survie à l’état sauvage dépend de l’intensité de la chasse dont ils font l’objet. Il faudrait toutefois plus de données pour évaluer son ampleur exacte et déterminer son impact futur sur la survie à long terme des populations intactes.