Ce chapitre explore les effets des infrastructures sur les traits de vie des grands singes vivant dans la forêt, ainsi que leurs répercussions sur les populations forestières et les communautés tributaires des ressources de la forêt. La première partie porte sur les effets de différents types d’infrastructures touchant l’écologie des grands singes et d’autres espèces de faune et de flore ; la deuxième partie étudie les impacts sociaux des infrastructures au travers d’exemples tirés du Cameroun.
Les impacts des différents types d’infrastructures peuvent être plus ou moins intenses et se produire à des échelles variées. Ils peuvent être directs et indirects, se produire pendant les phases de construction, d’exploitation, de production et de mise hors service, et peuvent être ressentis à court et à long terme. Les principaux effets directs des infrastructures comprennent la disparition et la fragmentation de l’habitat, les troubles du comportement et la création de barrières artificielles, qui ont pour conséquence de perturber les habitudes de déplacement et de vie dans cet habitat, d’augmenter le taux de mortalité et d’entraver le brassage génétique. Les menaces et impacts indirects, comme la chasse et le risque de transmission de maladies, sont souvent une conséquence de la présence d’humains.
La partie sur les impacts sociaux porte sur certaines communautés forestières qui conservent une connaissance intime de forêts tropicales complexes et qui sont en interaction étroite avec elles. À l’aide d’exemples d’oléoducs, de routes et de voies ferrées dans le Sud du Cameroun, elle examine comment le développement de grandes infrastructures provoque la déforestation. L’analyse des répercussions des infrastructures et des tentatives de conservation en vue de compenser leurs effets délétères sur les peuples autochtones est essentielle pour l’élaboration de stratégies de protection des forêts dont sont tributaires ces peuples et les grands singes.