Nous vivons à une époque où le développement des infrastructures est le plus spectaculaire de l’histoire humaine, les investissements internationaux dans ce domaine, notamment dans les transports, l’énergie et l’eau devant doubler d’ici 2030.
Les pays où vivent les grands singes en Afrique équatoriale et en Asie du Sud-Est sont soumis à une pression intense, car de nouvelles routes et des projets d’infrastructures pénètrent en grand nombre dans des habitats vierges ou presque intacts. Les routes ouvrent une brèche pour les activités anthropiques : braconnage, exploitation forestière, feux de forêt, exploitation minière illégale, déforestation et fragmentation de l’habitat, ce qui représente une terrible menace pour les populations humaines et les espèces de grands singes.
Les tentatives faites pour limiter les effets environnementaux, sociaux et économiques des projets d’infrastructures sont loin d’être satisfaisantes ; par exemple, les études d’impact sur l’environnement laissent souvent à désirer.
Il est grandement nécessaire de renforcer l’aménagement du territoire dans les pays où vivent les grands singes, d’améliorer la gestion des aires protégées et de concevoir des infrastructures plus durables. Les tendances à court terme sont alarmantes, car la Chine dirige des programmes d’infrastructures en Asie, en Afrique et en Europe, surtout dans les industries extractives : les mines, le pétrole et le bois. Le fait que bon nombre d’investisseurs privés et publics soient mal informés des impacts négatifs potentiels des investissements dans les infrastructures est un autre problème.
Globalement, les grands singes et leurs habitats sont gravement menacés par la croissance rapide que connaissent de nombreux pays de leur aire de répartition sur les plans démographique et économique, comme par des faiblesses dans la planification, la gouvernance et la lutte contre la fraude en matière d’environnement.